Je vis ma passion pour la photographie depuis que j’ai 16 ans. A cet époque là, on photographie en argentique. C’est-à-dire qu’on les utilise avec une pellicule photo qu’on doit faire développer pour profiter de ses images.
Dans le cadre d’un stage en année de seconde, je travaille dans un magasin de prêt-à-porter et dois réaliser mon rapport de stage. On me demande d’agrémenter celui-ci avec des photos. On me prête donc un petit appareil de marque « Revue » équipé d’un objectif à focale fixe 35 mm J’adore manipuler ce petit boîtier. Remonter la pellicule manuellement, entendre les clics et déclics de l’appareil me procurent de nouvelles sensations agréable.
A cette époque, je cherche un moyen de m’exprimer autrement que par les mots et l’écriture. Ainsi je me fais offrir mon premier appareil photo. C’est un « Minolta 5000« , toujours argentique évidemment. C’est réellement à ce moment que naît ma passion pour la photographie.
Je réalise tout de suite quelques séries de photo en couleur sur le thème « nature morte« . Bien que le résultat soit très satisfaisant, je ressens le besoin de faire plus. Je me décide à sortir de ma chambre.
Je parcours quelques rues d’Orléans et photographie l’architecture d’un cloître. Les photos sont jolies mais là aussi ne m’apportent pas le petit frisson que je recherche.
Je me décide donc à prendre en photo quelques amies, copains et copines. Je ressens tout de suite pendant la prise de vues des émotions agréables. On rit, on s’amuse et je me retrouve facilement au centre des groupes, des conversations et de l’attention des gens. Je crois alors que je trouve ce que je cherche. Pouvoir créer quelque chose qui me permette en même temps d’aller vers les autres, d’échanger des regards, des émotions, des conversations. En plus, après le développement, je m’aperçois que mes portraits reflètent vraiment l’ambiance que j’ai vécue au moment de la prise de vues. J’offre les photos à mes amis et eux aussi sont ravis du résultat. C’est à ce moment là que nait ma vocation de photographe portraitiste.
A cet instant, je comprend que j’ai besoin d’aller à la rencontre des autres pour être vraiment épanoui. Cette passion pour la photographie se développe de plus en plus. Je provoque une multitude d’occasions pour photographier les gens. J’emmène mon Minolta 5000 partout: en vadrouille, aux réceptions, en vacances etc. Je m’exerce à prendre en photo les gens sans qu’ils s’en aperçoivent. Je prend même pour cible les passants dans la rue. Mon but est de rechercher particulièrement les expressions de visage. Je veux qu’on voit les sentiments: joie, tristesse, fatigue, vieillesse . Faire poser les gens ou les prendre sur le vif, le résultat doit être le même.
Je réalise aussi beaucoup d’autoportraits. J’aime manipuler les photos, les découper, les déchirer, les faire passer à l’eau et les sécher, bref les torturer. Puis réaliser des photos montages accompagnés de textes calligraphiés. Photoshop n’existe pas encore, je réalise donc toutes mes œuvres à la main, au feutre ou au stylo et au scalpel. Les développements finissent par me coûter cher mais peu importe, je fais passer mes économies en priorité chez « photo-service » mon labo préféré de l’époque. A ce moment-là, cette enseigne est présente uniquement en boutique dans toutes les grandes villes de France. J’aime tellement ce concept-store que je postule à « Paris-la-défense » et passe un entretien pour être laborantin.
Les vents me mènent pour quelques mois en Alsace, près de Colmar. Je fréquente alors le lycée Roosevelt. Elu délégué de classe puis délégué d’établissement, je me lie d’amitié avec beaucoup de monde. J’intègre tout naturellement le club photo du lycée. Je pratique le développement argentique noir et blanc en labo. Donc c’est pour moi une vraie révélation. Je suis de plus en plus passionné par cet univers magique. L’ambiance au labo est géniale et permet de faire plein de rencontre et nouer des contacts très sympas. Les odeurs des différents bains restent sur mes mains comme un parfum naturel.
Mais différents événements m’imposent de revenir aux sources. C’est ainsi que je prends mon premier appartement au 21 rue Limare à Orléans. Je travaille au centre commerciale « Auchan » pour payer mes frais de bouche. En parallèle je passe des annonces dans la « république du centre » pour offrir des shootings photo à ceux qui veulent poser pour le plaisir. Ca me permet de me faire la main, de rencontrer du monde et de trouver plus d’occasions de pratiquer la photo de portrait. Quelques personnes me contactent mais les thèmes imposés par mes « modèles » ne me plaisent pas vraiment. C’est ainsi que je réalise quelques shootings en contre bas du pont royal ou à domicile. Comme je n’ai pas encore le permis de conduire et très peu de matériel, je suis donc limité dans mon activité de photographe « bénévole ».
Puis je suis rattrapé par mes obligations « militaires » et contraint de partir au « service civile » qui remplace depuis peu, à ce moment-là, le service militaire. C’est en Bretagne, à Saint-Malo que je pose ma sacoche et mes deux valises. J’ouvre chaque matin mes volets roulants de « l‘école des infirmières » où je loue une chambre pour pouvoir rejoindre tous les jours le service des archives de l’hôpital Broussais. Là, je crée des dossiers pour les patients, je les livre dans les services concernés. Le temps qui me reste tous les jours me permet de partir à pied sur le littoral pour photographier le paysage sublime de la côte d’émeraude.
Mais les gens et les visages me manquent. Et je ne tarde pas à me tisser un vrai réseau d’amis. Ce dernier me permet rapidement de mettre mes yeux et mon talent au service des grands événements de leur vie. Ma passion pour la photographie se développe de plus en plus. J’ai envie de me spécialiser dans la photo de bébé et de grands enfants. C’est alors que j’ai l’idée d’une enseigne qui porterait le nom de « P’tit canard portrait » . Je m’amuse à créer un logo, une identité visuelle, un vrai concept.
Et c’est donc à cette époque que j’emménage à Meillac, près de Combourg. Une très jolie maison comme une petite chaumière dans le parc d’une demeure bourgeoise. Le propriétaire y élevais des visons. Mon jardin comporte une dépendance originale. Il s’agit d’un ancien wagon de chemin de fer. Dépossédé de ses roues il est calé sur des parpaing et coiffé d’un toi en ardoises. Sa superficie et l’absence totale de lumière à l’intérieur en font l’endroit idéal pour y installer mon labo photo. Je développe rapidement des milliers de photos en noir et blanc. Des mariages, aux autoportraits en passant par quantité d’expérimentation. Bref, je lâche les brides de mon imagination qui tourne nuit et jour, ma passion pour la photographie me fait vibrer.
Les époques changent, les vents tournent. Ainsi c’est un vrai raz de marrée qui déferle sur le monde de la photographie. Les premiers appareils numériques débarquent sur le marché. Beaucoup de professionnels ne s’y retrouvent plus. Et en plus de ça, il faut délaisser la chimie et apprendre à manipuler la souris et autres logiciels de retouche. Donc pour moi c’est trop. Je ne m’y reconnais plus. Mon univers s’écroule. Tandis que je suis contraint de travailler dans des entreprises que je n’aime pas pour vivre, je dis adieu à ma passion pour la photographie . Elle qui m’a donné tant d’ondes positives et d’émotions pendant toutes ces années.
Mais en 2013, après de nombreuses péripéties comme mon mariage, la naissance de ma fille et beaucoup d’autre plus ou moins agréables, je décide d’ouvrir mon studio à Montfort-Sur-Meu. La suite, vous la connaissez. Des centaines de milliers d’images plus tard, je suis là, heureux et épanoui. C’est grâce à vous tous, vos sourires, votre passion, votre gentillesse et parfois votre amitié, que je vis chaque jour pour vibrer au travers de vos portraits. Alors merci à ma femme, ma fille et vous toutes et tous mes chères clients qui me faites le bonheur de m’accorder votre confiance.
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