Après des déambulations dans le centre touristique, nous décidons de nous attabler pour déjeuner. Le grand air ça creuse l’appétit. Les rues bruyantes et animées laissent place à l’ambiance feutrée de cette salle richement décorée. Quelques couples trinquent déjà.
Des conversations à voix basse, des cliquetis de fourchettes et des tintements de verres accompagnent l’ambiance olfactive des lieux.
C’est comme quand mes sens décuplés après plusieurs semaines de rhume se remettent tout d’un coup à redécouvrir les odeurs acidulées, poivrées et fleuries de toute la cuisine traditionnelle française.
La serveuse, énergique, sans doute la responsable de l’établissement, nous propose de prendre nos commandes. Très professionnelle, vive d’esprit et souriante, elle repart avec les cartes sous le bras.
Comme à mon habitude dans ces circonstances, je me mets machinalement à écouter et observer ce qui se passe autour de moi.
Les attitudes, le langage corporel et les postures des gens attablés m’interpellent. Qui sont-ils, d’où viennent-ils, quelle est leur vie ? J’aime chercher des indices pour construire toutes sortes d’hypothèses. Mais cela me fait passer le temps et m’occupe l’esprit.
Puis je me mets à observer attentivement la déco, chaque objet, chaque détail. Je me dis que rien a été posé là par hasard. Et pour quelle raison ?
A ma gauche une vitre me sépare de l’espace bar. Un maître du cocktail réceptionne une commande et se met à préparer le breuvage. Tout ses gestes sont parfaitement exécutés. Comme un danseur après des années de pratiques et d’entraînement, il connait parfaitement sa gestuelle.
Les reflets de la déco sur cette vitre, les visages des serveurs qui se croisent et restent concentrés sur leur travail, la déco de ce restaurant. Toute cette ambiance est joyeusement photogénique. Les visages se transforment en décoration, tandis que les bouteilles alignées sur leurs étagères de verre ressemblent à des rangées de serveurs au garde-à-vous.
Plusieurs dizaines de clichés pris et retouchés instantanément, je dois me résoudre à poser mon appareil photo. Ma bière bien fraîche est servie.
Le clic droit a été désactivé sur le site Frédéric Verrier Photographe Bretagne Rennes-Paris.