Mon âme d’artiste peintre dans mes portraits photographiques.
“C’est sur fond noir que j’aime par dessus tout travailler.
Le noir révèle les lumières et les contours. Mais pour moi, l’indispensable réside dans sa texture. J’aime qu’il soit paré de dégradés insaisissables au moyen d’un diffuseur de “nuages”. C’est dans les nuages que j’aime me perdre, l’infini combinaison de cette matière. Associée aux couleurs imposées par les rayons du soleil, il pénètre sous divers angles l’atmosphère.
Les peintres italiens et impressionnistes eux , savaient à la perfection reproduire ces nuances. La splendide oeuvre de Giovanni Battista Gaulli, “Triumph of the Holy Name of Jesus” , en est un exemple parmi des centaines. C’est le souffle coupé que je les admire.
Le portrait en studio
Le portrait photographique sur fond noir nuancé par des volutes de fumée devient ainsi pour moi la sublimation du portrait. Les yeux nets et le regard pénétrant de mon modèle rehaussé par un cône de lumière et de nuances de couleurs. Les projecteurs dont le rayon parfaitement dosé redessine sa silhouette le mettent en valeur.
La quintessence de mon art prend naissance dans mon imagination. Puis l’image se forme dans mon esprit en noir et blanc et se teinte de couleurs discrètes. Enfin elle se traduit dans mon studio sur fond de noir vaporeux.
J’en rêve jours et nuits.
Je vis mon portrait, je rêve de peintres italiens, de drapés et de regards. Les ombres et les lumières sur les visages se figent et redessinent leurs lignes et leurs courbes. La photo parfaite existe mais elle est insaisissable. Lorsque je crois la tenir, elle s’évapore et devient frustration. Puis elle resurgit au détour d’un album photos alors que je la croyais oubliée et perdue. Il faut qu’elle soit pure, dépouillée mais riche d’émotions. Il faut qu’on l’entende murmurer, distinguer son léger mouvement, sentir la légère odeur de sa peau s’en échapper. Elle n’est pas en papier, elle est vivante, elle doit respirer sous le regard, sourire et m’inviter à la rejoindre. Elle devient folie à force de la contempler.”